« Naturellement, les voyages autour du monde ne sont pas aussi agréables qu’ils ne paraissent. C’est seulement quand vous avez fui toute cette horreur et toute cette chaleur que vous vous souvenez des scènes étranges que vous avez vues. » Kerouac
Alors que j’avais des soucis de santé et que je ne pouvais me déplacer, m’est venue l’idée de « voyager autrement. »
Avec la série Il y a des mondes ,la notion de voyage est bien là, comme déplacement physique et mental d’un univers à un autre.
Il s’agit d’une confrontation entre des photogravures du XIX° siècle sur des souvenirs de voyage autour du monde et des transparents de cartes de France et de planches du cerveau humain.
Cette confrontation existe par la mise en relation d’un vide installé entre – d’une part – l’image du paysage et d’autre part – l’image de la carte ou du cerveau. Ces œuvres interrogent donc le réel, en tant que perception sensible de l’objet. Que voyons-nous ? Que croyons-nous voir ?
C’est la densité du vide qui appartient au spectateur. C’est cet espace qu’il peut s’approprier librement en déplaçant son regard.
Mon travail se vit comme affirmation d’un espace personnel.
L’ombre portée sur l’image du fond est là pour troubler davantage le spectateur afin que ce dernier puisse lui-même réaliser son propre voyage et s’interroger sur le visible.
Le visible n’est-il pas entre les choses, entre les mots, entre les images ?
Le petit personnage collé, c’est vous, c’est moi. Témoin et acteur.